Mais n’te promène donc pas toute nue

De Georges FEYDEAU.

Avec : Sezny Flandrin, Jean-Paul Sermadiras, Nicolas Rafal, Flore Grimaud, Laurent Pialet. Et en alternance, Romain Bouguelli, Grégoire Andrieux. Décor et lumière : Jean-Luc Chanonat

Mise en Scène : Jean-Paul Sermadiras

Pièce en un acte de G.Feydeau.

Quand on s’attaque à ce genre de théâtre, on se confronte inévitablement à des quantités de clichés : portes qui claquent, mari dans l’armoire…. Le premier travail qui s’est imposé à nous fut de chasser les fantômes persistants qui entourent les pièces de Feydeau. Nous avons tenté dans un premier temps, de retrouver le texte nu, évacué de ses amas d’idées préconçues.
La cruauté de ses personnages, leur bêtise, mais aussi leur méchanceté, nous rappellent à l’ordre et nous font réfléchir sur notre quotidien, qui n’est pas toujours aussi brillant que nous aimerions le laisser croire. Au sein de ces personnages, nous retrouvons nos travers, nos mesquineries, nos mensonges. Toutes ces petites choses qui peuvent paraître insignifiantes, n’ont pas échappé à Feydeau.
Son existence fut sa principale source d’inspiration. Sa vision du couple est impitoyable, c’est le nid des plus grosses fourberies. Il les a vécues, constat qui s’impose lorsque l’on connaît un tant soit peu son existence. En effet, la naissance incertaine de son couple et l’échec de celui-ci ont constitué les principaux moteurs de son œœuvre : marié et père de plusieurs enfants, il a lui-même été au centre, et ce durant des années, de crises répétées et de scènes de ménages qui ont abouti à la séparation. Par la suite, il vécut dans un petit hôtel de la gare Saint-Lazare et termina son existence dans un asile, achevé par la maladie. Toutes ces considérations ne font plus des personnages de Feydeau des pantins grossiers, mais des femmes et des hommes qui, sans nul doute en certains points, nous ressemblent. C’est avec cette sincérité que nous avons travaillé sur les personnages et sur la mise en scène, sans oublier la fantaisie indispensable de cet auteur. Au résultat, nous espérons avoir rendu à Feydeau ce qui lui appartient : des pièces d’un comique à toute épreuve et des personnages humains, trop humains !

Théâtre Athletic en 2000-2001.

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